On a tous connu ce moment où l’inspiration semble nous abandonner, comme ce passant, ce personnage qui change de trajectoire juste avant de rentrer dans le rayon de lumière au moment où on allait déclencher. Mais parfois, il suffit d’un léger changement—un nouvel angle, une lumière inattendue, ou simplement un bon café—pour remettre la machine en marche. Certains de mes projets sont nés de ces petits riens : des moyens simples de redonner du peps à la photographie et d’arrêter de me mettre des bâtons dans les roues… ou dans l’objectif. C’est de cela que l’on va parler aujourd’hui.
Les algorithmes des réseaux sociaux sont conçus pour nous montrer du contenu qui correspond à nos goûts et habitudes, ce qui nous plonge dans une bulle de filtres : on voit toujours les mêmes types d’images, les mêmes approches esthétiques, et au final, on tourne en rond. C’est un piège pour la créativité, car au lieu d’explorer de nouvelles idées, on finit par reproduire inconsciemment ce qu’on voit.
Au lieu de cela, pour renouveler son regard, et s’éloigner un peu de nos pseudos « mentors » bien installés dans la bulle, pourquoi ne pas:
✅ Explorer d’autres médiums
✅ Fréquenter des lieux d’art et d’histoire
✅ Changer de rythme et de contraintes
Donnez-vous un petit défi photo d’une semaine. Comme celles et ceux qui commencent à nous connaître ( Eugénie et moi-même) au travers de nos ateliers photo, vous savez que j’adore m’imposer des contraintes créatives (parce que la liberté totale, c’est beaucoup trop d’options).
Choisissez un thème (du basique, du simple, on est là pour se faire du bien sans pression) – reflets, ombres, motifs, une couleur, une zone restreinte (votre quartier comme du temps béni du confinement) ou même ‘la devanture de restaurant la moins engageante du quartier’ – et prenez une photo par jour. C’est simple, ça réveille l’œil, et ça vous force à regarder le monde autrement (au lieu de juste fixer votre café en attendant … je ne sais quoi).
Peu importe le thème, l’important, c’est la contrainte… et l’illusion que vous avez encore le contrôle. »
Photographiez un seul sujet pendant une semaine. Choisissez quelque chose de totalement insignifiant : un objet du quotidien, inanimé ou vaguement conscient ?
Par exemple, j’ai suivi avec une attention quasi obsessionnelle l’évolution tragique d’un bouquet de fleurs qu’on m’avait offert, immortalisant chaque étape de sa décadence, de sa splendeur éclatante à son ultime transformation en compost déprimé. À ma grande surprise, c’est devenu une ode poignante au passage du temps et à la beauté éphémère. Trouvez votre propre source d’inspiration—un chausson abandonné, un avocat qui brunira inexorablement —et voyez jusqu’où ce chef-d’œuvre du banal vous mène. »
Et oui, même si votre précieux 70-200 vous supplie du fond du sac.
Se restreindre ainsi force l’œil à devenir plus malin que l’équipement. La plupart de mes projets documentaires ont été réalisés avec un simple 35mm, et contre toute attente, cette limitation s’est révélée étrangement libératrice.
Bref, un défi amusant qui oblige à voir autrement – et à bouger un peu plus ses jambes ! »
Choisissez une histoire simple – comme la quête héroïque de retrouver votre chaussette disparue, ou l’épopée existentielle de votre chat fixant le vide pendant des heures – et racontez-la en 5 ou 10 photos. C’est un exercice créatif qui aiguise vos talents de narration et vous entraîne à orchestrer une séquence visuelle… tout en évitant de sombrer dans un mélodrame.
Trouvez un compagnon d’aventure—peu importe qu’il soit photographe ou simplement un être humain vaguement capable de tenir une conversation—et partez en exploration urbaine. L’idée ? Flâner, capturer l’inattendu et, surtout, justifier un bon bol de ramen à la fin. Avec mon acolyte de street de toujours, Hervé Chatel, on appelait ça notre Street Ramen Ritual : on démarrait quelque part dans Paris, on déambulait au gré des scènes improbables, et on terminait, affamés devant un bol fumant comme si nous avions conquis quelque chose.
Pas besoin d’être un virtuose ni de rechercher la plaque du siècle. L’objectif est simple : voir différemment, partager des idées et, idéalement, éviter de se perdre (sauf si c’est intentionnel). La photo peut être un art solitaire, mais avec cette méthode, elle devient un prétexte social acceptable—et une excuse en béton pour manger des nouilles.
L’idée ? Avoir toujours un œil mécanique prêt à dégainer. Pas de dilemme existentiel, pas de trépied encombrant, pas besoin de vendre un rein pour un objectif f/0.0001. Vous voyez quelque chose d’esthétiquement plaisant ? Hop, clic, et retour dans la poche. Simple, efficace, et surtout, rapide. A vous l’instant…ou pas.
Et voilà, c’est tout pour cette semaine ! Si l’une de ces idées a chatouillé votre esprit créatif (ou au moins provoqué un haussement de sourcil intrigué), faites-le-moi savoir.
J’ai toujours un regard sur ce qui pourrait être photographié mais je ne prends pas toujours mon appareil. J’ai un téléphone mais je n’aime pas trop photographier avec. Mais j’ai un thème : photographier les gens de dos. Seuls, en couple, en famille ou par paire (père-fils, mère-fille, etc.). C’est pour ma collection perso. C’est pourquoi je n’ai pas de site.
Je publie rarement auprès d’amis ou en forum.
Je suis très intéressé par votre démarche pour continuer à progresser auprès de quelqu’un d’authentique.